L’Insee a rendu publique son analyse des niveaux de vie en 2012, élaborée notamment sur la base des données sociales et fiscales des Français. Le niveau de vie médian poursuit et accélère son déclin : – 1 % en 2012.
Le niveau de vie médian sépare la population en deux catégories : ceux qui gagnent plus que cette somme, et ceux qui gagnent moins. En 2012, il s’élève à 19 740 euros, soit moins qu’en 2007 (19 760 euros). En baisse de 0,5 % en 2010, puis de 0,6 % en 2011, il accélère sa chute, qui atteint 1 % en 2012.
Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, ce sont à la fois les populations les plus aisées et les plus modestes qui subissent la plus forte baisse. En 2012, les revenus du décile des 10 % les plus riches de la population baissent de 2 % en raison de la diminution des revenus du patrimoine, des revenus d’activité et de la hausse de la fiscalité. Les 10 % les plus pauvres ont eux accusé la hausse du chômage et une progression des allocations inférieure à l’inflation. Ils ont perdu 1,2 % de leur niveau de vie entre 2011 et 2012.
Le plongeon pour les familles monoparentales
Seuls les retraités voient leur niveau de vie s’améliorer de 0,3 % grâce aux revalorisations de pensions. À l’inverse, les familles monoparentales subissent une baisse plus marquée, de 2,8 %, de leur niveau de vie médian. La faible augmentation des allocations familiales impacte également, mais dans une moindre mesure, les couples avec deux enfants ou plus.
Cette diminution non négligeable du niveau de vie du décile de la population la plus riche tend à faire légèrement diminuer les inégalités dans la population. Pour autant, les 20 % de la population la plus riche possèdent toujours 4,6 fois plus de richesses que les 20 % les plus pauvres. C’est le plus haut niveau atteint par cet indicateur depuis 1996.
« -L’intensité de la pauvreté s’aggrave- »
La baisse du niveau de vie médian a une conséquence inattendue : le recul du nombre de personnes considérées comme pauvres. En effet, la pauvreté se définit au niveau européen en dénombrant les personnes percevant moins de 60 % du niveau de vie médian, soit 987 euros par mois en 2012 (997 euros en 2011). Une personne gagnant 990 euros par mois était donc pauvre en 2011 mais ne l’était plus en 2012… Malgré ce recul, 8 540 000 personnes vivent toujours sous le seuil de pauvreté en 2012.
Cette évolution en trompe l’oeil est relativisée par l’Insee, qui précise que « le recul du taux de pauvreté (…) n’est pas le signe d’une hausse du niveau de vie des catégories les moins favorisées ». Ainsi, la moitié des personnes pauvres perçoit moins de 784 euros par mois contre 806 euros en 2011. Ce qui permet à l’Insee d’affi rmer que l’intensité de la pauvreté, mesurée par l’écart entre le revenu moyen de la population pauvre et le seuil de pauvreté, augmente effectivement en 2012.