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Les pressions se multiplient pour la reconnaissance du burn-out

La mission chargée par le ministre du Travail de « clarifier ce que recouvre le burn-out dans l’objectif de donner des recommandations pour mieux prévenir ce syndrome », rendra son rapport dans quelques jours. Entre parlementaires et médecins du travail, les pressions et les démarches visant à obtenir la reconnaissance de cette maladie se sont multipliées ces dernières semaines.

En janvier 2014, le cabinet de prévention des risques professionnels Technologia évaluait le nombre d’actifs occupés « en risque élevé de burn-out » à 3,2 millions de salariés, soit 12,6 % des actifs. À la suite de ce rapport, le cabinet a émis un appel « pour la reconnaissance du syndrome d’épuisement au tableau des maladies professionnelles », signé notamment par la confédération FO.

Parallèlement, une trentaine de parlementaires ont lancé, en décembre 2014, leur propre appel « pour la reconnaissance de l’épuisement comme maladie professionnelle ». Ces élus constatent une « souffrance généralisée dans le monde du travail », qui peut s’expliquer par le fait que « le salariat est devenu une variable d’ajustement des politiques de gain de productivité et de rentabilité financière auxquelles s’astreignent les entreprises sous l’étreinte de la concurrence ». Ils demandent donc l’intégration au tableau des maladies professionnelles de deux éléments : la dépression à la suite d’un épuisement profond et le stress post-traumatique au travail.

D’autres pays européens reconnaissent le burn-out comme maladie du travail

Dans le même temps et dans le même sens, une centaine de médecins du travail ont adressé une lettre ouverte à la ministre de la Santé. Ces professionnels constatent que « d’autres pays européens reconnaissent le burn-out comme maladie du travail ». Cette reconnaissance serait pour eux « une mesure de justice à l’égard des salariés touchés », mais aussi « une aide à leur prise en charge curative, à leur suivi professionnel et à la prévention du burn-out dans leur entreprise ».

Les risques psychosociaux n’étant pas encore classés comme des maladies professionnelles, la reconnaissance d’une pathologie par la branche maladies professionnelles-accidents du travail relève du parcours du combattant : un salarié victime d’épuisement professionnel doit passer devant une commission d’experts et pouvoir faire état d’éléments établissant une causalité directe entre son travail et son état de santé. Son incapacité permanente partielle doit être au moins de 25 %. Des critères et un mode d’examen qui rendent cette reconnaissance particulièrement rare.

L’un des objectifs de la reconnaissance de cette pathologie est également de faire basculer le financement des conséquences du burn-out vers la branche accidents du travail et maladies professionnelles au lieu de l’Assurance maladie, comme c’est le cas aujourd’hui. Donc faire payer les employeurs plutôt que les salariés.

Une définition du burn-out

L’Institut national de recherche et de sécurité caractérise le burn-out comme un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique. Pour l’institut, ce syndrome se caractérise par trois facteurs :
- l’épuisement émotionnel : sentiment d’être vidé de ses ressources émotionnelles ;
- la dépersonnalisation ou le cynisme : insensibilité au monde environnant, déshumanisation de la relation à l’autre, vision négative des autres et du travail ;
- le sentiment de non-accomplissement : sentiment de ne pas parvenir à répondre correctement aux attentes de l’entourage, mise en retrait, dépréciation de ses résultats.

Tag(s) : #CHSCT
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