Comme si le jeu n’en valait plus la chandelle… C'est l'inquiétant enseignement de notre enquête sur le bien-être au travail dans les collectivités locales, en 2015. Bousculés par les réformes et réorganisations, désabusés par les discours, les quelque 5000 fonctionnaires territoriaux qui ont répondu à notre enquête en ligne ont perdu confiance. Et misent sur des valeurs plus individuelles pour s’en sortir !
Comme chaque année depuis quatre ans, La Gazette a sondé le moral des agents territoriaux. Et comme chaque année, nous aurions souhaité pouvoir présenter les résultats de cette enquête dans un équilibre rassurant. Las… La rupture, que les analyses des éditions précédentes laissaient entrevoir, semble bel et bien consommée.
Certes, plus de huit interrogés sur dix affichent toujours leur satisfaction à travailler dans la FPT et deux sur trois apprécient leur collectivité. Mais cette cote d’amour accuse deux points de chute par rapport à l’an passé, trois fois plus même pour les cadres de catégorie A. Les réformes, les réflexions ministérielles, les observations de la rue Cambon ainsi que les mesures annoncées dans le cadre de la baisse des dotations de l’Etat laissent des bleus au cœur…du métier.
Repli sur soi
Flanqués donc d’un avenir professionnel qu’un tiers augure très incertain (toutes catégorie et collectivités confondues), mécontents à 70 % (80 % pour les agents de catégorie C) d’une rémunération pour laquelle l’attente demeure pourtant majeure, piètrement reconnus, notamment des élus dont 60 % déplorent l’indifférence, les territoriaux opèrent donc un « repli sur soi ». Et ne cherchent plus l’épanouissement professionnel – aujourd’hui en berne pour plus d’un sur deux – dans le seul accomplissement d’une mission de service public.
Les relations avec les collègues, et surtout, un bon équilibre entre travail et vie privée grimpent désormais aussi au top 3 de leurs souhaits, faisant de la qualité de vie au travail (QVT) la priorité des priorités 2016 pour plus d’un tiers d’entre eux, loin devant la qualité des services publics locaux, l’an dernier encore pourtant premier ex æquo audit classement.